[English below]
Katsukawa Shunsho (documenté vers 1764 ; mort en 1792) est un grand maître des « images du monde flottant » ďEdo. Plus connu pour ses images de théâtre Kabuki, on lui doit de très délicates compositions mettant en scène de jeunes femmes dans un paysage.
Il était venu à Edo pour étudier la poésie et la peinture ; son goût pour les haïkus se ressent dans l’atmosphère subtile de ce triptyque.
Une plateforme surélevée est le prétexte à la mise en mouvement de neuf jeunes femmes et un garçonnet venus profiter des joies du plein air aux derniers beaux jours. Au loin passe un vol d’oies ; au premier plan en bas à droite un bosquet de feuillages à la structure papillonnante, de couleur rouge à violet, est identifiable aux lespédèzes ou hagi. Ces deux symboles renvoient à l’automne. Les pins, omniprésents dans le paysage, y font aussi allusion.

Le hagi enfin se réfère à la poésie de Basho (1644-1694), grand maître du haïku, qui en fait le signe du karumi, la légèreté – « telle une rivière profonde dont on verrait le lit de sable fin ».
Lanterne, thé et shamisen – un instrument à corde – sont préparés pour un ultime bonheur du jour, alors que la nuit va tomber.
La palette délicate, dominée par le jaune et le précieux rouge de carthame et la description minutieuse des étoffes, achèvent de donner son raffinement à la composition.
Banquet in the Lespedezi Garden
Katsukawa Shunsho (documented circa 1764; died 1792) is a great master of the « images of the floating world » in the Edo period. Best known for his Kabuki theatre images, he created very delicate compositions depicting young women in a landscape.
He had come to Edo to study poetry and painting; his taste for haikus can be felt in the subtle atmosphere of this triptych.
A raised platform is the pretext for the movement of nine young women and a boy who came to enjoy the joys of the outdoors in the last days. In the distance a flight of geese passes by; in the foreground at the bottom right a grove of foliage with a fluttering structure, red to purple in colour, is identifiable by the lespedezi or hagi. These two symbols refer to autumn. The pines, omnipresent in the landscape, also allude to it.
Finally, the hagi refers to the poetry of Basho (1644-1694), the great master of haiku, who made it the sign of karumi, lightness— »like a deep river with a bed of fine sand ».
Lantern, tea and shamisen—a stringed instrument—are prepared for the ultimate happiness of the day, as night is about to fall.
The delicate palette, dominated by yellow and precious safflower red, and the meticulous description of the fabrics complete the refinement of the composition.