Le nom d’Ernest Grandidier (1833-1912) évoque celui d’une extraordinaire collection de près de 6000 céramiques chinoises qu’il offrit  en 1894 à l’État. Il la constitua méthodiquement, suivant une rationalité de classement toute française, dans le but d’y faire figurer toutes les techniques de décor et les couleurs de glaçure.

Ernest Grandidier est né dans une riche famille d’industriels. Sa passion pour les cultures lointaines, l’amène dès l’âge de 25 ans à prendre part avec son frère à une expédition de recherche de deux ans en Amérique du Sud. De retour dans la France du Second Empire, il débute une carrière au Conseil d’État parallèlement au suivi des activités familiales.

Il développe son amour pour la céramique chinoise grâce au sinologue Stanislas Julien qui devient son ami. À partir du milieu des années 1870, sa passion devient sa seule activité. Dans un Paris qui est le cœur du commerce d’art avec les pays d’Asie, il constitue une collection qui, à l’époque, n’a pas d’équivalent. S’il débute de manière classique, avec des pièces polychromes destinées à l’exportation vers l’Occident, créées aux 17e et 18e siècles, il affine rapidement ses connaissances et son goût et s’intéresse à des pièces plus rares et peu présentes dans les collections françaises comme les céramiques monochromes puis, ensuite, des créations plus anciennes remontant pour certaines au début de notre ère. Son goût sans faille, ses connaissances techniques et une parfaite connaissance du marché lui permettent d’acquérir des œuvres d’une exceptionnelle qualité et en nombre particulièrement impressionnant.

Ernest Grandidier cède sa collection, en 1894 à l’État ; nommé conservateur des céramiques chinoises dans la section tout juste ouverte au Louvre l’année précédente il installe sa collection dans la galerie du Bord-de-l’eau. Il ne cesse ensuite d’enrichir l’ensemble par des dons et des acquisitions et ce sont au total plus de 6 000 œuvres qui portent aujourd’hui sa « marque » au sein des collections nationales conservées au MNAAG, après la réorganisation des musées nationaux au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Ernest Grandidier tire de sa passion et de son expertise, une remarquable publication La céramique chinoise, publiée en 1894 et qui repose essentiellement sur les pièces de sa collection.

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Et suivez la présidente du musée dans les réserves de porcelaines chinoises à la découverte d’une partie de la collection Ernest Grandidier :