Dans le salon Pelliot de l’hôtel d’Heidelbach, faisant le pont entre le pavillon de thé japonais et les collections de mobilier chinois étaient réunis le 25 juin dernier éditeurs, traducteurs, journalistes et lecteurs pour la cérémonie du deuxième prix Émile Guimet de littérature asiatique. Réunis pour honorer Au soleil couchant du romancier coréen Hwang Sok-yong ainsi que son éditeur Picquier et les deux traducteurs : Choi Mikyung et Jean-Noël Juttet. La soirée, qu’une belle lumière estivale achevait de rehausser de bonne humeur communicative s’est inscrite dans la célébration de la littérature asiatique, coréenne en particulier.

Sophie Makariou, présidente du MNAAG revint sur l’importance du projet littéraire aux yeux du fondateur du musée Émile Guimet, projet mais également moyen, médium à la fois porte et clef de compréhension d’une Asie toujours protéiforme et surprenante. Pour Brigitte Lefèvre, présidente du jury 2018, Au soleil couchant représente une œuvre salutaire où constructions et destructions ne font qu’une comme marche du vivant, moments privilégiés des réminiscences et des interrogations profondes sur soi-même.

À ces remarques sur le sens de l’œuvre, Philippe Picquier, fondateur des éditions éponyme a apporté quelques éclaircissements sur la valeur de ce que recevoir pour un de ses auteurs un tel prix représentait à ses yeux et son important dans la promotion de la littérature asiatique qui gagne à être connue et commence à se vendre de mieux en mieux sous nos latitudes.

Il a poursuivi en lisant le discours de réception de Hwang Sok-yong qui ne pouvait malheureusement être des nôtres. Un très beau discours d’une grande hauteur de vue sur les enjeux contemporains et sur ce que la rédaction d’Au soleil couchant a pu lui apporter, discours que vous pouvez retrouver en intégralité ici. Pour clôturer la cérémonie et dans le prolongement direct du discours de Hwang Sok-yong, le comédien Loïc Mobihan lisait de manière enlevée un extrait d’un passage particulièrement dur et cynique de l’œuvre. Rendez-vous l’année prochaine pour d’autres moments d’exaltation écrite !

Le jury était composé de :
Brigitte Lefèvre, présidente du jury
Sophie Makariou, présidente du MNAAG
Florence Evin, journaliste
Alexandre Kazerouni, chercheur à l’ENS
Dominique Schneidre, auteur
Florine Maréchal, librairie à la librairie Le Phénix
Emmanuel Lincot, professeur à l’Institut Catholique de Paris

Liste des cinq autres ouvrages sélectionnés :
– Le jeu du chat et de la souris, A Yi, Chine, Stock, traduit du mandarin par Mélie Chen
– Le magicien sur la passerelle, Wu Ming-yi, Taïwan, L’Asiathèque, traduit du mandarin par Gwennaël Gaffric
– Le Prisonnier, Omar Shahid Amid, Pakistan, Presses de la Cité, traduit de l’anglais par Laurent Barucq
– La colère de Kurathi Amman, Meena Kandasamy, Inde, Plon, traduit de l’anglais par Carine Chichereau
– Les mensonges de la mer, Nashiki Kaho, Japon, Picquier, traduit du japonais par Corinne Quentin