Avoir ou non un

"bon karma" ?

Terme sanskrit karma, aujourd’hui populairement entendu en français comme « chance / destin / destinée » désigne en Inde une notion aux contours souples prêtant à de nombreuses interprétations dans le cadre de doctrines religieuses.

S’il désigne initialement « l’acte » et plus particulièrement l’acte rituel, tout ce qui relève du karma s’articule à la théorie selon laquelle les actes accomplis collectivement ou individuellement sont induits par des circonstances passées et induiront à leur tour des conséquences positives ou négatives dans le cycle des vies et des renaissances.

Le jyotiṣa – savoir comprenant à la fois l’astronomie, les mathématiques, l’astrologie, vise en Inde, définir le moment propice et le contexte le mieux adapté à toute action rituelle ou tout autre engagement concret. Il permet aussi d’éclairer le contexte d’une transgression passée dont les conséquences influeraient sur le présent d’un individu ou de son entourage.

Pour les liturgistes, garants de la science sacrée, l’observance des règles rituelles et sociales assurent la cohérence, la pérennité et l’harmonie de l’ordre cosmique. Ce sont les transgressions de ces règles qui conduisent à des conditions de vie dégradées d’un individu ou de toute sa lignée, sur plusieurs générations parfois.

La roue de la vie

Photo (C) RMN-Grand Palais (MNAAG, Paris) / Thierry Ollivier

La roue du devenir "Bhavachakra"  

Illustration des six conditions de l’existence induites par le samsara (fait de passer d’une existence à une autre ; transmigration).

Xylographie sur toile – 93,00 x 67,00 cm

Fin du 19e siècle – Don de Gasparin, 1965 – MA 2728

 

Pour certains renonçants, tout acte, en particulier rituel, attache l’individu à ce monde, à ses jouissances et à ses peines et donc au renouvellement infini des vie et des renaissances. Pour rompre ce cycle, il faut donc se défaire de l’acte et de tous les attachements de la vie ordinaire.
La Bhagavad Gita, qui expose l'enseignement du dieu Viṣhṇu sous la forme de Kṛiṣhṇạ, à l'un des princes héros de l’épopée du Mahabharata, n’invite à ne renoncer ni aux rituels, ni aux observances sociales, ni à l’engagement en ce monde.
« L’âme liée, au corps ne peut renoncer à l’acte » dit-elle, mais chacun, dans un espoir d’émancipation spirituelle peut apprendre à renoncer au fruit de ses actes et accomplir son devoir personnel en harmonie avec le Dharma, la « symphonie » de l’ordre cosmique.

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